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Claudiogène
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25 janvier 2007

L'autodidacte prétentieux

Pourquoi un prétentieux m’est-il plus insupportable s’il est autodidacte ?
C’est ainsi.
Son côté « je m’suis fait tout seul », ce besoin de mettre en avant ce qu’il a fait, vécu, subi, l’habille d’une vulgarité qui fait fuir.
Parfois, il se voit « en haut de l’affiche ». Souvent, il recherche l’adversité pour « prouver que »
Sans combat, il ne sait pas se construire.

Et lorsqu’il parvient à matérialiser une réussite, il s’en va le crier sur tous les toits, comme si montrer, c’était démontrer.
Il finit par se croire génial, ne sait plus s’arrêter et transforme la frustration qu’il avait de n’avoir pas fait d’études en mépris pour les intellectuels, énarques et autres universitaires, qu’il enferme dans le même sac.
« Moi, je », c’est le début de son alphabet.

Pour peu, qu’on vienne l’arroser de compliments, ébahi que l’on est devant tant de persévérance, de hargne et de courage, et il n’aura plus de respect que pour les réussites orgueilleuses concrétisées à la force du poignet.

Le paraître et la recherche d’un statut, d’un titre, d’une reconnaissance comme on dit facilement aujourd’hui, comblent son quotidien.

Au bout du compte, on retiendra son combat, car, il est de bon ton, pour les autres, les instruits, les érudits, de reconnaître, avec un mépris déguisé, autant d’authenticité.

L’ascenseur social en panne, il a pris l’escalier et est arrivé quand même parmi les premiers, parce que Monsieur est débrouillard, malin et opportuniste. Mais, arrivé où, à quoi, comment ?

Parti de rien, il a cherché à posséder et paraître.
Il n’a laissé aucune place au travail de fond qui lui aurait permis d’être.

La frustration ne justifie pas la prétention.
La résilience n’implique pas le combat.

Dans ce cas de figure, comme dans beaucoup d’autres, la fin ne justifie pas les moyens.

A l’instar des chanteurs de bobos qui « font aussi partie du lot », qui sait si l’autodidacte que je suis…

Parmi les autodidactes, le prétentieux reste une minorité… ouf ! Tant mieux.


P.S. Rien à voir : Un petit jeu très sympa sur un site ami, "le poisson zèbre"

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Commentaires
C
Je te suis sur tout Clotilde. Ce matin, j'ai eu peur d'avoir été "méchant" dans l'article. Si on y ajoute ton commentaire, mon propos est plus clair et plus modéré.<br /> <br /> Elisa effectivement personne ne peut dire qu'il n'a jamais dit "moi je" car pour ce faire, il faut le dire.<br /> "qui parle "haut" camoufle un manque de confiance...le son de sa voix le rassure, ça fait illusion". Au lieu de l'admettre, on pourrait le dénoncer et aider à prendre confiance plutôt que d'accepter cette superficialité qui se retourne toujours contre cette même personne.<br /> Là, c'est le coeur de mon sujet, finalement, ce qui m'irrite (c'est un peu fort, je suis bien moins irritable que Garibaldo) c'est bien celui qui "s'la ramène" sans cartouches. Apprends d'abord on en parlera après.<br /> Puis, dire qu'on n'est pas prétentieux, c'est prétentieux... on s'en sort plus, on ne peut plus rien dire. Cela fait penser au fameux débat de l'intolérance de l'intolérance.
G
Autodidacte, exodidacte, motodidacte, ... La qualité m'indiffère. Par contre le prétentieux me gêne et m'irrite toujours.
E
Ca me gène les pensées trop carrées sur des regards de vie.<br /> Ne sommes nous pas tous des autodidactes prétentieux à certain moment ? <br /> Besoin de reconnaissance, marre d'être dans l'ombre, provocation de notre timidité, un petit verre de trop... Qui peut affirmer n'avoir jamais dit "moi je" ???? <br /> Et puis, j'ai remarqué que souvent "chien qui aboit ne mord pas" celui qui parle "haut" camoufle un manque de confiance...le son de sa voix le rassure, ça fait illusion.<br /> Il y a aussi le piège de ne pas vouloir tomber dans l'image "autodidacte prétenttieux", alors on minimise tout, on refuse les compliments, les encouragements, on renvoie à l'autre "je suis comme toi, ce que je fais tout le monde peut le faire, je n'ai pas de mérite..."...On se veut simple...n'est ce pas de la prétention cachée ? (t'as vu comme je suis humble ?)
C
Au fait, bravo pour le quart d'heure d'autodidactie informatique dans le jeu du poisson zèbre! ;)
C
Quelques mini-réflexions matinales: j'ai une grande admiration, comme toi sans doute, pour les autodidactes non prétentieux. D'abord, parce que "l'autodidactie", ça concerne à peu près tout le monde, tout au long de sa vie. ça concerne tout le monde, si on a soif d'apprendre. On est toujours autodidacte de quelque chose, même si pour certains, qui n'ont pas eu la chance d'avoir accès à une certaine éducation/culture/formation etc..., c'est plus dur que pour d'autres (en tout cas, ça prend plus de temps). Mais "l'autodidactie", ça devrait être obligatoire comme disais Coluche à propos d'autre chose!<br /> <br /> Plus généralement, et pour en revenir à l'un des tiroirs de ton post, je m'inquiète de plus en plus de cette curée contre les intellectuels (les grands et les petits), les universitaires, ou encore les "élites" artistiques. ça peut prendre plusieurs formes, du téléchargement effréné pour "niquer ces sales artistes qui sont blindés" au "moi je ne pense pas, j'agis" (les deux mots "je" étant essentiels pour reconnaître le candidat qui s'en sert tout le temps...). <br /> Le plus inquiétant, c'est l'utilisation de cet anti-intellectualisme primaire à des fins politiques, alors qu'on est soit même issu du sérail "honni". Cette utilisation est la preuve qu'électoralement, ça marche, et c'est ça qui est flippant. Il y a donc aussi de faux autodidactes, qui sont sans doute les plus dangereux idéologiquement parlant, et sans doute les plus prétentieux en plus.
Claudiogène
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Claudiogène
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