LA phrase
"Elle (ou il) a gardé sa capacité d'indignation intacte"
Voilà le genre de phrase qui frise le ridicule et elle est répétée si souvent pour toucher la sensibilité primaire et collective, qu'elle va finir par se loger dans la rubrique "mièvreries et autres poncifs"
D'entrée, elle culpabilise. Ah oui, elle est bien, elle. Elle est reconnue, elle. Elle est sensible, elle. Elle embrasse ceux qui ont le sida sur la bouche, elle. Elle dénonce les parachutes dorés, elle. Elle est contre le viol des petites filles, elle. Elle trouve que c'est pô juste que les enfants y meurent de faim, elle. Elle trouve que c'est dégueulasse la guerre, elle.
Elle ? "Elle a gardé sa capacité d'indignation intacte"
Et moi ?
Bah ! Moi non, alors ? Ben non. J'ai pas été à la télé pour montrer "ma capacité d'indignation" alors, je dois être un affreux égoïste ; je ne vois que ça.
Même que des fois, elle, ne le sait que quand un journaliste lui pose une question : "Vous avez gardé votre capacité d'indignation intacte, n'est-ce-pas ?". Si, si, c'est une question, ça. Eh ! La preuve, y'a même un point d'interrogation à la fin !
Bon, je vais essayer la prière, la méthode Coué :
"Je dois garder ma capacité d'indignation intacte... sinon le grand méchant, il va venir me manger"
"Je dois garder ma capacité d'indignation intacte... sinon le grand méchant, il va venir me manger"
"Je dois garder ma capacité d'indignation intacte... sinon le grand méchant, il va venir me manger"
Envie de me faire respecter moi aussi, que diable !