La gratuité... se paie cher
Cet article est ma réponse aux commentaires de l'article d'hier : la gratuité.
Commençons par le plus pesant.
J'écrivais "Les soins médicaux lourds. (hors comportements à risques manifestes : alcool, drogue, cigarette...)"
Je me suis sans doute mal exprimé. En écrivant "manifestes" j'excluais, (dans mon esprit seulement je le comprends maintenant) ceux qui décident en prenant conscience de se faire soigner. Dans ce cas bien entendu, après la prévention évidente, les soins doivent être pris en charge.
Si, sciemment, on ne met pas sa ceinture parce que soi-disant ça entrave sa propre liberté et qu'on se blesse dans un accident, un assureur privé peut ne pas prendre en charge les soins ; je pense que l'assurance maladie devrait faire la même chose.
Si je suis fumeur et que j'estime que je fais ce que je veux et que j'assume les conséquences de mon comportement, je dois aussi être d'accord pour en payer le prix, si je puis dire.
Bon, les exemples sont nombreux.
Deux remarques :
1. J'ai expérimenté ici la difficulté de passer du général au particulier. Ce que l'on peut établir comme une règle dans tous les domaines se heurte au cas particulier. C'est imparable. Et ce qui est énoncé froidement et rationnellement est ressenti émotionnellement. Imparable. Inévitable.
Alors, bien entendu, je regrette sincèrement d'avoir pu choquer ou atteindre certains d'entre vous, dont des amis virtuels ou non.
2. La prévention. C'est le grand mot-solution, mais, prévenir c'est surtout, selon moi, aider à prendre conscience. Je suis de ces indécrottables optimistes qui sont certains que chacun d'entre nous est capable d'intelligence et de responsabilité. Ce que moi, x ou y pouvons faire, tout le monde peut le faire. Si une seule personne dans une situation identique a trouvé les ressources pour s'en sortir tout le monde peut les trouver, à condition qu'on lui dise que c'est possible et ça se passe dès le berceau.
Si vous saviez comme j'en veux à tous ceux qui nous expliquent que ça construit de se saouler, de fumer, de voler, de braver l'interdit... Ce qui construit, c'est de penser, de réfléchir, d'aimer, de donner et ce de façon écologique autant à soi qu'au pire être humain.
Bon je m'égare.
Un point sur la provoc' : J'ai beau ici ou sur d'autres blogs, quelques fois faire le malin, abuser de bons mots, prendre certains sujets avec dérision, jamais (sauf à l'annoncer) je ne fais de provoc'. J'estime que c'est assez lâche d'utiliser le procédé. C'est stérile. Et puis ça relève de l'opposition, du rapport de force de l'agression et mettre quelqu'un en défaut m'empêche de dormir et de vivre. Je ne conçois que des échanges et rapports sains et respectueux. Je m'arrête aux idées, aux opinions et aux arguments.
un point sur "moralisateur" : Est-ce vraiment être moralisateur que de demander de la cohérence et jamais, jamais, jamais penser que j'aurais plus raison que l'autre ?
un point sur les impôts : Oh oui je suis POUR les impôts, les directs en particulier, mais, contrairement à certaines, je ne crois pas que les gens soient incapables de comprendre comment ça marche. Le penser relève du mépris. Encore une fois, je pars du principe que chacun est au moins aussi intelligent que moi et c'est la seule façon, sincère de surcroît, que j'ai trouvé pour apporter amour et respect à mon prochain et ne pas le prendre de haut.
un point sur le scolaire : Remplacer certains enseignants ou plutôt une part du travail des enseignants par des cours différents avec des outils modernes OUI je suis pour et ça existe déjà.
Lorsque j'ai parlé de livres remplacés par l'ordinateur, je n'incluais que les livres scolaires qui voyagent dans les cartables et sur les épaules sans quelques fois être ouverts. Là, vraiment on peut éliminer tout de suite les livres scolaires à condition d'accepter de froisser les maisons d'édition spécialisées.
un point sur la différence entre coût et gratuité. Je n'exclue nullement qu'il y ait un coût aux choses, la gratuité dont je parle est celle du bout de la chaîne.
un point sur "pépé" : Autres temps, autres moeurs ??? Autre état d'esprit surtout. Voilà, le vrai humble est là. Ce qu'on me donne est un cadeau toujours. Ce que je donne ne compte pas. "
Il creusa lui-même sa tombe
En faisant vite, en se cachant, En faisant vite, en se cachant, Et s'y étendit sans rien dire Pour ne pas déranger les gens... Pauvre Martin, pauvre misère, Dors sous la terre, dors sous le temps!" Merci pépé !
un point sur les fonctionnaires : Quand eux-mêmes accepteront de ne plus couvrir ceux qui chez eux profitent d'un virement de fin de mois automatique sans en être dignes (minorité d'accord) je suis sûr que plus personne ne dira du mal d'eux.
Le plus souvent, ce n'est pas l'administration, ni le ministre qui sont incompétents mais celui qui est face à nous au guichet, pour faire vite.
un point sur le "communiste primitif" : Si c'est être communiste primitif que de penser aux moins bien lotis d'entre nous, alors, chiche. Je rappelle qu'un jour je suis un méchant libéral juste parce que je fais confiance à la responsabilité de chacun et à sa capacité à aller de l'avant quel que soit l'endroit où il se trouve.
un point sur les bibliothèques : je croyais qu'elles étaient déjà gratuites.
un point sur le financement face à la gratuité : la gratuité peut être établie dans tel domaine et c'est fini. Un financement ce sont des arcanes administratives, des réunions, des pressions, des réseaux et, toujours pareil, ceux qui connaissent plus de monde parviennent à leurs fins, les plus humbles, les moins bien-nés, ceux qui ne savent pas demander, restent à la place qu'on leur a désignée une bonne fois pour toute.
un point sur l'engagement politique gratuit : quand on voit les dégâts causés par une adhédsion à 20 euros, je n'ose pas penser aux cartes gratuites...
un point sur l'eau : bonne idée la gratuité sur les premiers M3 vitaux gratuits.
Pour conclure : je rappelle que je suis un partisan du revenu universel (ou d'existence) (associons-y l'impôt pour tous) même si ce n'est que pour bannir définitivement l'humiliation de ceux qui doivent, demander, prouver, quémander, courber l'échine... "communiste primitif" ? Soit. Pendant que ceux qui ont un carnet d'adresses savent très bien comment faire pour tout verrouiller autour d'eux et rester dans leur confort bourgeois.
Pour conclure encore : Je crois en l'homme et à sa prise de conscience à condition qu'on lui ouvre les yeux sur les ressources qu'il a en lui, plutôt que de le laisser dans l'ombre pour que jamais il ne puisse agir en responsabilité et lui faire croire qu'il est victime et faible alors qu'il est acteur...