Mes amis (Jean-Roger Caussimon)
Portée par la guitare et par l'orgue électrique
Amis, votre chanson est venue jusqu'à moi...
vous aimez l'Angleterre et l'Inde et l'Amérique
Mais à votre façon, en faisant votre choix...
La moto désirée au soleil étincelle
Et vous promet les joies des galops westerniens
Et, pour vos carrousels, quand vous sautez en selle
Vos casques de Martiens effrayent les bourgeois...
Vous aimez les chansons et vous les savez toutes
Qu'elles soient d'Aragon, de Ferré, de Ferrat...
Vous y puisez l'espoir, vous y noyez vos doutes
De mon temps, nous chantions : "Aïe !... Qui vivra verra !"...
Moi j'ai cru ce refrain et ce qu'il en résulte
C'est que je n'ai rien vu que passer mes printemps...
A plus de cinquante ans, me voilà plus qu'adulte
Mais je n'ai rien perdu de mes étonnements...
Dans ce bistrot navrant, où j'entre, le dimanche
Je n'ai pour horizon qu'un patron auvergnat
Mais je reste au comptoir où je salis mes manches
Quand filles et garçons vous vous asseyez là...
Vous riez entre vous, devant vos limonades
Vous êtes l'amitié et presqu'un monde à part...
J'aurais aimé parler avec vous, camarades
Mais je n'ai pas osé, maintenant c'est trop tard...
On dit que vos amours sont bien souvent précoces
Vous avez bien raison, vivre c'est fait pour ça...
L'église, la mairie, les invités, la noce
Et le chant des klaxons, on vous dit : "ça viendra !"...
Moi je dis : "Mes amis des villes et des villages
Quand finira la nuit où ce siècle s'endort
Peut-être grâce à vous, grâce à la fleur de l'âge
On cueillera les fruits d'un nouvel âge d'or !
On cueillera les fruits d'un nouvel âge d'or !"