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Claudiogène
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6 novembre 2007

Tribune Libre à... Claudio

Pour faire suite à l'article d'hier, voici une expérience personnelle :

1982. Une banque parisienne.
Une grève des convoyeurs de fonds en cours.
Le sous-directeur demande aux commerciaux, dont je suis, d'aller chercher des fonds chez les clients ; gros clients, somme de l'ordre de 100.000 Francs par personne à transporter.

Sur 17 personnes (dont deux syndicalistes et d'autres syndiqués, CGT s'il vous plait), je suis le seul à refuser.
Première raison que j'invoque : Il n'est pas question que je sois un briseur de grève.
Seconde raison : Aucune assurance prévue pour cela et un contrat de travail ne spécifiant pas du tout cette fonction.

Le sous-directeur dans l'agence, en présence des collègues et d'un client perd ses nerfs et se permet de critiquer mon attitude à haute voix, en criant même sans jamais s'adresser directement à moi.

Je ne dis rien. Je laisse passer une heure. Je préviens un de mes collègues syndicalistes que je ferai grève 3 jours plus tard pendant une journée pour protester contre cette attitude. Le syndicat et les collègues ne suivront pas.
Je demande à ma chef de service de m'accompagner dans le bureau du sous-directeur et lui annonce froidement ma décision et lui précise que je serai seul à faire grève. Vert de rage, il ne dit rien.

Le jour de grève passé, je reviens au bureau. Ma chef de service me propose de considérer cette absence comme une maladie, donc payée. Je refuse : une journée de grève ne doit pas être payée. Je n'en démordrai pas.

Une semaine plus tard, le directeur rentre de vacances. Je demande à le voir. Je lui relate les faits. Il essaie de calmer le jeu. Je propose, vu la gravité de l'attitude du sous-directeur de le licencier et précise qu'il lui faudrait désormais choisir entre lui et moi.
Il m'aimait beaucoup mais, bien entendu, c'est moi qui ai démissionné, le lendemain, sans rien derrière et pourtant un loyer, des charges etc. (On ne touche pas aux valeurs et la dignité humaine, c'est une vraie valeur). Un an plus tard le sous-directeur était mis en examen pour malversations. Toujours se méfier des gens qui ne tiennent pas leurs nerfs.

J'eus d'autres expériences qui m'ont conforté dans l'idée que le courage n'est pas partagé par la majorité des gens et j'en garde une belle animosité envers les syndicats qui ne mettent pas l'Humain au-dessus de tout.

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Commentaires
C
et un café, un !
P
Je me suis promenée sur la blogosphère et j'ai trouvé çà :<br /> <br /> http://rosie-toutsimplement.blogspot.com/2007/11/face-ladversit.html<br /> <br /> Cela colle bien avec le sujet du jour et, en plus, c'est joliment amené.
C
L'aphorisme spontané séduit.<br /> <br /> Jogging sur la Prom' ce matin... Robinson avait disparu... au large ? au fond ? Qui sait ? A moins qu'il ait élu domicile dans ce blog. Du Woody Allen à l'envers : du réel il a dépassé l'écran pour rentrer dans le virtuel.
L
Oui pour:Toujours se méfier des gens qui ne tiennent pas leurs nerfs . non pour: je trouve justement que les syndicats devraient quitter leurs ballerines et rechausser au plus vite les sabots de Paris... On les entendrait venir et peut-être pourrions-nous les soutenir...<br /> - Et notre Robinson, qu'est-il devenu!?
L
"Toujours se méfier des gens qui ne tiennent pas leurs nerfs". Excellent, dans le style et le fond.
Claudiogène
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Claudiogène
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