Le marchand de couleurs
C'est le début des années 60, en région parisienne.
Ces
travailleurs immigrés italiens ont de telles conditions de vie qu'ils partagent
leurs masures avec des souris.
L'un d'eux, appelons-le Papa, n'y tenant plus, décida d'aller dans une Droguerie-Bazar-Marchand de couleurs (Que c'est beau Marchand de couleurs !) pour y acheter un piège à souris.
Son vocabulaire français étant très limité, il se dit qu'après tout, le nom de l'objet devait, comme c'était souvent le cas, être voisin de celui qu'il lui connaissait. Quelques gestes avec les mains et le tour sera joué.
La réalité fut plus compliquée : Ignorant même son nom en Italien, il ne lui restait que le patois phonétique de son enfance pour exprimer sa demande.
Il demanda alors une "taguôla". Et, comme prévu, il accompagna la parole d'un geste qui faisait s'ouvrir et se fermer la main droite en forme de bec de canard pour simuler l'action du piège à souris.
S'en suivirent quelques échanges colorés et vains.
Tout ceci se termina en pugilat puisque seules les mains
parlaient le même langage.