Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Claudiogène
Derniers commentaires
3 mars 2008

Mes 68

Mes 68 à moi, c'est avant tout Guy Périllat et Jean-Claude Killy. Je préférais le premier comme je préférais Poulidor à Anquetil.

Oui. Les jeux olympiques de Grenoble, qui inauguraient la télévision que mon père avait achetée au marché, restent sur la première marche du podium de ma mémoire pour cette année-là.
Tout était nouveau, le bobsleigh, le saut à ski, le biathlon, le patinage de vitesse. Voir une épreuve de patinage de vitesse, c'est euphorisant : des silhouettes racées, cassées en deux, bras dans le dos, qui se croisent sur la piste, et parfois tombent ! C'est magnifique.

Comble du bonheur, c'est l'année qu'avait choisi la mairie pour nous envoyer en c.lasse de neige. Cent francs pour trois semaines et tous les vêtements jusqu'au slip, fournis. Je restai longtemps le héros de la famille, celui qui avait fait du ski.

Paris était trop loin et les effets des évènements nous touchaient peu. L'huile et le sucre pouvaient manquer chez l'épicier du quartier, moi, je ne manquais jamais L'ouest aux deux visages puis Jessie James.

Mais tout ne pouvait pas être rose en cette année 68.
C'était la première fois que je ne savais rien du Tour de France, et l'année de la télévision de surcroît. L'injustice était grande et la frustration durable.
Pour nous occuper, nos parents, nous avaient expédiés en colonie de vacances avec l'aide du Consulat Italien. Le but était de ne pas perdre ses racines et sa langue. Ces vacances qui m'empêchèrent de suivre les exploits de Jan Janssen, se transformèrent en enfer ; un centre quasi-militaire avec lever de drapeau et prières obligatoires sur la côte Adriatique. Le nom du lieu seul suffit à donner une idée du cadre. La cité balnéaire s'appellait Cattolica, tout un programme.

L'entrée au collège éclaira l'horizon et le soleil explosa à la vue des jambes de la prof d'Anglais. Je décidai d'y user mes yeux béatement toute l'année.

Mes 68 à moi furent un concentré de découvertes, la télé, le collège, le ski, la "colo" italienne et la prof d'Anglais de 6ème, dont les jambes, bien que sublimes, n'arrivaient pas à la cheville des jambes de la prof d'Anglais de 4ème ; mais je ne le savais pas encore.

Depuis, j'ai entendu dire qu'il s'était passé des choses différentes et importantes, ailleurs, en 68.


Nouvelles photos au "Rayon Frais"

Publicité
Commentaires
P
j'avais 9 ans et préférait aussi Périllat à Killy,mais autant Anquetil et Killy se ressemblaient,d'extraordinaires gagneurs,autant Poulidor et Périllat étaient différents.Le premier était bonhomme et serein,ne forcant pas sa nature pour gagner,un peu comme Léo Lacroix,alors que le second était anxieux et doutait de lui;mais Guy Périllat n'était pas un second,Grenoble n'étant qu'un épisode de fin d'une carrière très riche en victoires
L
poulidoriste?non?je rêve
L
poulidoriste?non?je rêve
B
que de 68 tard imposteur , vive le front populaire de 1936 !
C
Très originale cette évocation. <br /> Quelques fois à nous lire, les uns et les autres, je me demande où nous avons vécu...
Claudiogène
Publicité
Claudiogène
Archives
Publicité