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Claudiogène
Derniers commentaires
8 avril 2008

Dans ma p'tite tête

Plus on essaie de gommer les clivages, plus certains se radicalisent.
"Choisis ton camp Camarade ! Tu dois être pour ou contre Sarkozy, pour ou contre les OGM, pour ou contre les JO, pour ou contre RSF, pour ou contre RESF, pour ou contre, un point c'est tout".
J'assiste depuis ma petite tête à un retour en arrière impressionnant. Le pire, les rôles sont inversés.

Les dénonciateurs des abus d'un Etat policier ne condamnent plus en fonction de faits mais de statut social. Les dénonciateurs du libéralisme préfèrent s'immoler qu'acheter une action en bourse. Les défenseurs des Droits de l'Homme font du spectacle et de la propagande. Les pacifistes d'hier choisissent la violence. Les altermondialistes ont des positions si tranchées qu'elles en sont, ridicules bien sûr, mais aussi porteuses de graines totalitaires. Quelques idéologues du bio ou de l'écologie foncent tête baissée. Des cinglés de certains régimes alimentaires mènent leur enfants à la mort. Des illuminés de Dieu font pareil.

L'opposition systématique est stérile et aussi médiocre que le cirage de pompes congénital. Si vous avez le malheur d'être noir sur tel sujet, blanc sur un autre et gris la plupart du temps, vous n'aurez pas des amis dans tous les camps, non, seulement des ennemis dans chacun d'eux.
Tous les défenseurs de la liberté de penser veulent que vous rentriez dans le rang, dans leurs rangs et hop on suit la ligne... puisque c'est la bonne.

Les journalistes de Gauche se radicalisent et se comportent comme si nous étions dans un pays totalitaire. Ils défendent leurs fonds de commerce comme de vulgaires épiciers. Non seulement, ils sont contre-productifs mais ils finissent par nous faire douter de tout. Ils se comportent comme des lanceurs de pavés. J'attends d'eux de la pondération, du sérieux, de l'objectivité. Leurs réactions d'adolescents pas finis pourraient faire place à des opinions d'adultes responsables ; bien sûr que c'est possible. Et en plus, ils se drapent dans des formules du genre "Droit de l'Homme, Capacité d'Indignation, Devoir de résistance"... Résistance à quoi ? A l'embourgeoisement ? Oui, c'est cela qu'ils défendent, l'embourgeoisement.

A quoi ça sert d'être de Gauche si c'est pour faire comme la vieille Droite, celle que les plus anciens ont connue, la conservatrice, la manichéenne, la sectaire, celles des nantis.
L'eau au moulin des conflits entre c.lasses sociales est apportée par ceux qui croient défendre les petits en nous parlant d'une infirmière qui ne gagne "que" 2300 euros par mois ou d'un prof qui, le pauvre, à la retraite va gagner moins qu'en activité. Mais, qu'avez-vous donc comme filtres sur vos lunettes ?
Où est la différence avec cette cliente très bourgeoise qui me disait en 1975 "Rendez-vous compte Monsieur, rien ne va plus, cette année, nous allons nous priver de Sports d'Hiver" ?

Voilà, le fossé a été creusé par ceux qui disaient vouloir le combler.

On pourrait écrire des bibliothèques de ces bonnes intentions gâchées par des excités qui justifient le combat, le rapport de force, seulement parce que c'est l'autre qui a commencé.
"Je dénonce la violence, et je le fais avec violence" Ca tient quelle route ça ?

Il suffit que vous prêchiez la tempérance et le sérieux et vous voilà, risée de tous, centriste modéré mou, fataliste voire complice des puissants.

Cette pensée unique est médiocre. Elle s'est mise en place pour réchauffer les esprits faibles qui ont besoin de la masse pour panser leurs blessures.

Je sais, chez moi, c'est récurrent. Mais je n'ai plus que quelques jours de blog pour "me lâcher" et ce sujet me tient à cœur parce que c'est la famille d'où je viens que j'accuse de trahison, "la Gauche" celle qui était censée défendre les pauvres, les petits, le monde ouvrier, les précaires. Or, elle ne s'occupe que des c.lasses moyennes et de ceux qui sont déjà protégés. Que voulez-vous, ils ont des électeurs à séduire, des parts de marché à défendre.
L'injustice sociale m'est insupportable !
Et après, elle se plaint cette Gauche. Continuez comme ça... j'avais en mémoire 23 ans d'opposition entre 58 et 81. Au boulot, record à battre.

Autre chose ...ou pas :

  • N'est-ce pas aussi débile de répondre à la banderole du stade parisien par le retrait des produits du PSG dans les magasins de sport du Nord ?
  • N'est-ce-pas un peu vicieux pour Monsieur Ménard de s'étonner de l'importance du dispositif policier pour protéger la flamme alors que c'est lui qui a tout fait pour faire monter la tension ? J'allais oublié de vous remercier Monsieur Ménard, parce que sans vous j'aurais continuer à croire que la Chine était une grande démocratie où tout est petites fleurs et petits oiseaux ; vraiment merci merci mille fois merci de m'avoir ouvert les yeux sur la réalité, abruti que j'étais.
  • J'étais déjà scandalisé de voir des élus rouler sans ceinture de sécurité ou faire la grève de la faim. Maintenant, j'ajoute deux élus franciliens qui ridiculisent la politique en s'attaquant à une flamme (dont je me moque d'ailleurs) à coup d'extincteur ou de vociférations dignes du moindre primate. Ces gens-là ont eu la confiance d'électeurs et touchent des indemnités pour donner une image aussi lamentable.
  • N'est-ce-pas un peu puéril de croire encore que c'est le nombre de fonctionnaires qui fait la qualité du Service Public ?
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Commentaires
D
Victor, je dis chapeau. Trés impressionnant message, je l'aime beaucoup, je vais le lire et le relire. Et je me demande : tu as un blog ?
S
"Celui qui s’en sort mieux n’est pas toujours un héritier ou quelqu’un qui était au bon endroit au bon moment, c’est aussi quelqu’un qui s’est défoncé. Par rapport à son amour propre, par générosité, pour les beaux yeux de quelqu’un, pour la gloire, peu importe. Quand on veut, on peut, comme me le disait ma maman quand j’étais petit. Mcbarbara a raison."<br /> <br /> Cher Victor, je proposerais plutôt, "c'est aussi quelqu'un qui s'est "peut-être" défoncé". Je connais une kyrielle d'individus qui ne font rien de particulier et qui, pour autant, s'en sortent plus que bien.<br /> Quant au "quand on veut on peut", certes, excepté qu'il y a quand même aussi des facteurs facilitateurs. <br /> Pour certains, il faut vraiment vouloir beaucoup pour pouvoir un peu pour d'autres les choses sont plus simples.
C
Merci pour ce long commentaire Victor. Très instructif.
V
« Dans l'organisation du système, c'est quand ON VEUT PEU qu'on peut. » Elle me plaisent ces phrases que l’on peut retourner dans tous les sens. Si j’étais universitaire, je dirais que la polysémie de cette phrase est intéressante. Je préfère quant à moi utiliser une métaphore qui fait rebondir la première.<br /> <br /> Pour ma part, j’y vois un constat de médiocrité dans le jeu social, en forme de provocation (le « mine de rien » de Claudiogène) : ou vous vous imposez, ou vous faites profil bas et on s’occupera de vous. Ce second rang a quand même ses joies : vous mettez la main sur un œil et vous devenez un militant apprécié, ou vous fermez l’autre œil et vous faites partie de la cour de l’élu ou du chef de service.<br /> <br /> Pour en revenir au sujet et je comprend bien la remarque de Claudiogène sur la théorie et la pratique : individuellement, je pense avoir raison. Il faut incliner les gens à la responsabilité, nous ne sommes plus des amibes dans une flaque d’eau. Celui qui s’en sort mieux n’est pas toujours un héritier ou quelqu’un qui était au bon endroit au bon moment, c’est aussi quelqu’un qui s’est défoncé. Par rapport à son amour propre, par générosité, pour les beaux yeux de quelqu’un, pour la gloire, peu importe. Quand on veut, on peut, comme me le disait ma maman quand j’étais petit. Mcbarbara a raison.<br /> <br /> Mais collectivement, il faut prendre la question tout à fait autrement. L’Etat se doit de faire du mieux possible pour donner ses chances à tous. C’est ce qui justifie une organisation sociale. A l’école primaire d’abord, où la plus grande partie du mal est fait, et dans le système de formation ensuite, surtout pour ceux qui veulent ou doivent revoir leur formation après coup.<br /> <br /> Les moyens de se former ou de se reformer après coup sont nombreux, notamment au sein du monde du travail et de l’insertion. Mais la qualité de ces formations laisse parfois à désirer, et la pédagogie reste souvent à des lieues de ce qui pourrait être fait. Quand on passe de la théorie à la pratique, on constate un énorme hiatus, comme le dit Claudiogène si je l’ai bien compris.<br /> <br /> La formation est le thème où les partenaires sociaux ont le plus souvent réussi à se mettre d’accord et à consacrer des moyens, presque scandaleux par rapport aux résultats, le nombre de ceux qui n’ont pu s’accrocher à « l’ascenseur social », comme on dit, je préférerais parler de la communauté humaine à laquelle tout le monde contribue, reste faible, l’étendue de l’exclusion en témoigne.<br /> <br /> L’évaluation, que bien des corporations n’acceptent pas, ne fonctionne pas bien. Exemple : vous apprenez à vous servir d’Excel. Au bout de la journée de formation, on situe un moment de convivialité avec un petit café et on vous dit : « en cas de problème rappelez-moi, vous serez toujours dépanné », puis on vous distribue le questionnaire d’évaluation. Que faites-vous alors ? Vous demandez son numéro de téléphone au formateur et vous lui tendez le questionnaire rempli avec la meilleure appréciation partout. Vous êtes presque devenu son copain.<br /> <br /> Localement, l’ANPE, les ASSEDIC et les Régions relaient la volonté de l’Etat, avec dans l’ensemble, des moyens assez considérables. Chacun a ses organismes ou ses entreprises de formation préférées, logiques patronales, logiques souvent de gauche dans les Régions et le milieu de la formation. Va-t-on froisser ses supporters ou une frange de son électorat ? Le « peut- mieux faire », de la part de la formation n’est pas toujours facile à mettre en œuvre. D’autant que mieux faire peut coûter plus cher. Mais si l’on met davantage de moyens, est-on sur qu’ils garderont leur finalité affichée ? Pas évident tout cela. Mais en tout cas, on ne fait pas pour le mieux, loin de là. C’est peut-être ce que Luc voulait dire ?
M
"Je crois en Moi!"
Claudiogène
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