Fonds de tiroirs 1984
Ô
que j'aimerais distribuer cette énergie qui coule de la tête au plexus,
du plexus au soleil, du soleil à mon sexe et de mon sexe au vôtre.
Ô que j'aimerais vous arroser de ce feu qui me chauffe, de cette joie qui me porte, de cette clarté qui éblouit, de cette force qui vit.
Ô que j'aimerais partager cet instant de bonheur, de divin, d'éternel, de suprême, de vérité.
Ô que j'aimerais vous porter sur mon dos, sans fatigue, sans efforts et vous mener si loin vers tous ces âges d'or, juste derrière la porte, sur le bord de vos lèvres, sur la caresse de vos sourires.
Ô que j'aimerais savoir vous dire que tout est beau tout autour malgré tout ce que vous savez, malgré tout ce que je sais.
Ô que j'aimerais vous convaincre de ce foyer qui, en moi, n'attend que d'épouser les vôtres.
Ô que j'aimerais vous offrir les couleurs de mon cœur, la douceur de mes rêves, l'étonnement de mes yeux, la vitalité de mon âme.
Ô que j'aimerais vous aimer malgré vos gueules, malgré la mienne.
Ô que j'aimerais bronzer vos cœurs, vos peaux et vos cervelles, rien qu'en les regardant, rien qu'en les caressant.
Ô que j'aimerais parfumer de printemps tous ces passants qui passent, tous ces vivants qui vivent, tous ces prochains si proches.
Ô que j'aimerais faire exploser mon corps d'un trop plein d'énergie pour que vous ramassiez des lambeaux d'espoir sur le trottoir de l'amour.
Ô que j'aimerais que demain tout s'anime, tout s'allume, tout s'embrasse, tout se camarade.
Ô que j'aimerais souffler sur les cellules de vos cœurs et redonner à vos visages le dynamisme de l'enfance, la naïveté des premiers jours, la simplicité de l'aube, la douceur du temps passé, la puérilité d'antan, la générosité naturelle.
Ô que j'aimerais vous aimer pour que tout s'aime, pour que tous aiment, que tous s'aiment.
ô que j'aimerais...
Tu peux jeter ton parapluie
Il ne pleuvra plus sur ta vie
Il va neiger, c’est bien plus
beau
Il va s’aimer, c’est bien plus
chaud
Tu peux vider ton compte en
banque
T’as plus d’besoins, t’es plus
en manque
Il fait soleil et ça nourrit
Et il fait bonheur et ça suffit
Tu peux renier ton entreprise
Sur ton avenir, elle n’a plus
prise
Tu prends la mer sans gouvernail
Tu seras grand où que tu ailles
Tu peux quitter la salle de
c.lasse
Tu ne vois plus le temps qui
lasse
Il fait espoir sur ton demain
Tu prends la vie à bras les
mains
Tu peux laver ton vieux cerveau
Car ton compteur marque zéro
T’es nouveau-né, décide-le
Et réapprend à être heureux
Tu peux, c’est vrai, tout ce que
tu veux
Il te suffit d’y croire un peu
T’as pas besoin d’avoir un dieu
Seulement une foi qui en vaut
deux