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Claudiogène
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25 mars 2008

Le symbole

hpim1592Merci à Didier pour la photo. Son Energie renouvelable en contient d'autres.

Solutré, Collombey, le plateau des Glières maintenant. Ces pèlerinages médiatiques me donnent toujours l'impression qu'on se moque de moi.
Cela me fait le même effet que les fois religieuses étalées au grand jour. On pourrait considérer que l'attachement à un lieu fort doive rester quelque chose d'intime, de personnel. Qu'on communie avec son passé, son histoire, la magie de l'endroit, pourquoi pas... mais en silence, on en tirerait un profit humain sans doute supérieur.

Mais, c'est symbolique, me direz-vous. Et voilà. Le mot est lâché. Le symbole.
Quand ça ne sert à rien, on dit que c'est symbolique. C'est juste censé nous faire extrapoler, nous, pauvres abrutis que nous sommes, incapables de nous souvenir, incapables de penser par nous-mêmes, incapables de projeter.
Pour nous montrer que le Conseil Régional s'occupe de nos enfants, il faut faire venir une caméra, mettre un casque sur la tête du Président, lui refiler une truelle et lui faire faire deux allers-retours de ciment sur un parpaing. C'est symbolique. Ah bon. Moi je croyais que c'était lui qui construisait le lycée. Il a mis la première pierre, il peut continuer. Non ?

Le symbole, c'est fait pour nous réveiller car nous ne savons pas trouver du sens aux choses, nous. L'abstraction, c'est pas notre truc. On doit nous montrer des images, des objets pour qu'on comprenne.
Notre gouvernement s'occupe de la Recherche ? Une blouse blanche, un bâillon et un bonnet de douche feront l'affaire parce qu'il faut que je le vois ; on me le dirait seulement, on me l'écrirait seulement, je ne l'intègrerais pas.

Bien faisons court. Les symboles, les commémorations, les pèlerinages, les anniversaires, les journées-de  sont là  pour Réveiller ma conscience, parce qu'elle dormait et je ne le savais pas. Décidément, trop bête que je suis.

Trêve d'ironie, je pense que chacun est capable d'avoir son esprit éveillé et que, si éventuellement, on veut aider son prochain à se servir de son intelligence, il faut le lui dire et pas  le manipuler avec du spectacle, des symboles et des jeux du cirque.

Mais, ce que j'en dis, moi... c'est juste pour faire un billet par jour, hein.

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Commentaires
L
Je me demande bien si à l'origine, les mots eux-mêmes n'étaient pas des symboles. Je ne parle pas de l'écriture mais des mots, ceux que l'on prononçait pour la première fois.
C
Cette mise au point, cher Victor, me fait conclure que je suis ami des métaphores et franchement hostile aux symboles.
V
Le symbole ne se situe-t-il pas un peu dans le registre patriotique, des valeurs à respecter et à commémorer pour permettre à un certain état des choses de perdurer ? Quel scandale s’il apparaissait qu’un certain nombre de nos « morts pour la France » (le Vietnam ou l’Irak), l’ont été du fait de l’incurie de nos dirigeants ou de nos généraux (le Chemin des Dames a associé les deux) ? Les « enfants de la nation » profitent très inégalement de cet état des choses.<br /> <br /> L’image ou la métaphore portent plus loin et se rattachent davantage à la culture hellénistique qu’à nos traditions latines, où un mot ne désigne pas autre chose que lui-même, et dont il reste surtout le catéchisme des établissements scolaires privés. Evidemment, je force le trait.<br /> <br /> Dire quelque chose de façon imagée parle à tout le monde et permet à chacun, quelle que soit sa culture ou son absence apparente de culture, de comprendre et de gamberger à partir de son monde, autour d’un sens bien accroché à l’image. La métaphore qui signifie « porter plus loin » en grec, permet tous les ricochets du sens en fonction de la culture de chacun, et une exploration des trésors qui n’apparaissent pas de prime abord dans les mots du langage. Le langage, loin d’être seulement une sorte de lieu mémoire, n’est-il pas un mode d’appropriation de ce que nous vivons de plus contemporain, même lorsque nous ne sommes pas allés à l’école ?
C
Bon. J'ai compris. Pas beaucoup de complicité aujourd'hui. C'est pas plus mal ou aussi... ça fait marcher la machine. Merci.
G
Je passais, j'ai vu la photo, et ça m'a rappelé une randonnée magique avec deux amies bourguignonnes, il y a une quinzaine d'années...<br /> <br /> "Le symbole est au sens propre et originel en Grèce Antique un tesson de poterie cassé en deux morceaux partagés entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant (ou d'ayant-droit) en rapprochant les deux morceaux qui devaient s'emboîter parfaitement." (source Wikipédia)<br /> <br /> En Bourgogne, on en a eu de bonnes bouteilles...
Claudiogène
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Claudiogène
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