Les pieds dans le plat
J'ai regardé TF1 !
Cela ne m'était pas arrivé, si j'exclus quelques matchs de foot, depuis 7sur7. Je sais, c'est bête de boycotter comme ça, d'avoir des a priori, mais, même les meilleurs ont des faiblesses, la preuve. Là, je plaisante.
Bon, j'ai regardé TF1, disais-je. En fait, j'ai regardé Sarkozy.
Et, si je me permets ce "pieds dans le plat", c'est pour 3 raisons (ça fait politicard ça ; ils disent 3, ça permet de réfléchir et finissent par n'en donner que 2) :
La première, c'est qu'ici, je suis chez moi et je dis ce que je veux.
La deuxième, c'est que je sais qu'en grande partie mes visiteurs sont, comme moi (si, si) plutôt des gens de gauche.
La troisième, c'est que la prestation de Sarkozy m'a confirmé en bloc tout ce que je pense de cette campagne depuis des mois.
Mon propos du jour n'est pas de parler de programme, de mesures, de choix, tant je me sens éloigné de la politique que celui-ci veut mener. Pour être honnête (c'est bête d'écrire ça. Vous avez remarqué qu'aujourd'hui, une phrase sur deux commence par "franchement". Pourquoi ? On pourrait être malhonnête et pas franc ?) Il faudrait que j'arrête avec les parenthèses, je vais finir par vous embrouiller. Puisque je suis honnête, j'avoue quelques points d'accords avec le bonhomme, mais, minimes, minimes et plutôt en lien avec l'économie... Je passe.
Je voulais parler de manière d'être.
Confirmation totale : C'est le meilleur de tous les candidats dans sa stratégie pour arriver à ses fins (pourvu que ce ne soit pas la nôtre... de fin)
S'il est bon, ce n'est pas seulement parce qu'il serait démagogue, simpliste, populiste, non, c'est surtout parce qu'il CROIT en ce qu'il dit. Il est convaincu que ce qu'il propose aura des effets positifs sur la majorité des gens. Il y a une dimension plus SPIRITUELLE que politique ou idéologique dans sa démarche.
Et ça, que ce soit Sarkozy ou n'importe qui d'autre, cette certitude d'être dans le vrai donne des accents et une aura perceptible et à moins de faire de l'obstruction cérébrale systématique, on se doit de le reconnaitre.
Donc, il est bon. Je parle d'efficacité pas de bonté, bien sûr.
Maintenant, lorsqu'on veut le contrer, on fait comment ?
Exactement l'inverse de ce que fait le Parti Socialiste et l'inverse de ce qu'ont fait, dans cette émission, ceux qui ont voulu le mettre en difficulté.
Comme toujours, ce type de personnage, puisqu'il est sincère avec lui-même, ne sera jamais déstabilisé par de la provocation directe, de la critique frontale ; ceux qui se croient malins à le faire, lui offrent, sur un plateau tous les moyens de prendre le dessus, et il le fait... à chaque fois.
Un exemple : un spectateur, se croyant courageux, pose une question ironique (transaction dissimulée qui n'honore pas celui qui la fait) à propos de son scooter volé par un individu à qui, in extrémis il aurait pu arracher un poil de fesses... bon, tout le monde a compris (scooter, fils, ADN..). Comment ce spectateur ne comprend pas l'occasion en or qu'il donne à son "adversaire" de rebondir et prendre le dessus ? Et les tremplins se sont multipliés. Sarkozy s'est baladé.
En face, toutes les questions censées être faciles pour lui, qui allaient dans son sens, le rendaient mou et moins percutant.
Les partis politiques de gauche se comportent exactement comme ça. Critique stérile. On démolit, on verra bien. On grossit, il restera quelque chose...
Ségolène se chauffe parait-il. Sûr, qu'elle ne risque pas un claquage avec tout cet échauffement, elle.
Où est la solution direz-vous ? Y en-a-t-il une ?
OUI !
Prétentieux ? Je joue à domicile. Je fais ce que je veux.
La seule solution. L'ignorer. Etre meilleur que lui. PAS MONTRER qu'on est meilleur, ETRE MEILLEUR. Arrêter les critiques. Rester fixé sur ses propres objectifs, sur ses propres convictions. Arrêter d'aboyer, ça fait accélérer sa caravane. (Dans cette émission, il n'a pas dit un mot sur Royal. C'est lui qui a raison)
Bien. Avant de vous laisser vous énerver contre moi (faites-le par écrit. J'aimerais vraiment) je vous rappelle que je ne défends AUCUNEMENT Sarkozy et qu'il n'aura ma voix qu'en cas de duel avec Le Pen au second tour.
A ce jour, je vote encore Bayrou au premier... et au second tour. (plaisanterie , pas plaisanterie ?)