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Claudiogène
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21 novembre 2007

Dialogue anecdotique

Notre ami Didier, "Bleu comme une orange" a inventé La Semaine Mondiale de l'Anecdote qui bat son plein.
Ayant beaucoup aimé l'échange d'hier suite à sa première anecdote, "Allez, au revoir, bon week-end !" ,
je le recopie ici, sans autorisation, bien sûr, mais avec mes remerciements
:

L'anecdote (Didier) : J'aime beaucoup observer les actes de communication indirects. Vous savez, ce sont ces situations où une personne exprime quelque chose pour en fait dire autre chose. Tordu mais parfaitement intégré au système de nos douces relations humaines de ce 21ème siècle naissant. Ceci est notamment très présent dans les univers professionnels, où les jeux de rôle(s) battent leurs pleins.
Ainsi l'autre jour cette collègue. D'ordinaire, plutôt le style discret, je viens faire mon taf, je suis dans mon bureau, bonjour bonsoir. Mais cet après-midi là offrant une spectaculaire plongée dans l'exubérance. Et que je déboule dans le couloir, et que je parle fort, et que je fais le tour des bureaux [ce que je ne fais jamais] pour scander un joyeux, enjolivé et tonitruant : allez au revoir, bon week-end !
J'ai entendu un z'avez vu comme je suis joyeuse de me tirer ! Et noté un impérieux besoin de montrer cette joie-là. Pourquoi donc ?

Claudiogène : Com. indirecte, cela s'appelle aussi une transaction dissimulée, qu'on peut juger d'hypocrite et souvent nos ironies en sont.
Dans cette anecdote, j'ai plutôt l'impression que c'est le récepteur qu'il faudrait analyser. Pourquoi l'a-t-il entendu comme ça ?

Didier : ton avis m'intéresse, concernant le récepteur. Vu que c'est moi.
Qu'en dis-tu ? allez, négocions ! :-)

Claudiogène : Le récepteur se préparait-il un week-end morose, d'obligations, de réunions familiales ? Dans ce cas il aurait vu dans une joie naturelle de l'exubérance inhabituelle.
Se sachant loin de toute envie et de toute jalousie déplacées, il ne fit pas l'effort de se remettre en question, certain que cette fonction était intégrée dans son système. Alors, la modification incombait à l'émetteur ; il ne pouvait y avoir de doute. Aussi, sa tension se relâcha, il n'était pas responsable, il n'y pouvait rien.
Il échafauda un scénario : Cette sage et sobre employée n'était en fait que coincée et timorée. Elle venait de rencontrer un quinquagénaire vieux-beau qui lui avait fait miroiter un week-end type Relais et Châteaux très romantique. Ses sens en perdaient leur boussole et elle voulait rendre jaloux tout le bureau, l'immeuble, la rue et la terre entière.
Notre récepteur, l'âme vindicative, lui aurait bien raconter la suite de l'histoire : Retour de Vieux-Beau chez Bobonne et larmes bureaucrates le lundi matin.
Mais, beau joueur, il décida de déposer son amertume sur un blog célèbre et coloré, à la réputation d'agora thérapeutique.

Didier : Mais c'est que c'est pas mal du tout, cet exercice de lecture partagée. Intéressant, et même étonnant, de lire ce que peut "déclencher" un écrit !
Voilà qui donne tout son sens à cette semaine mondiale de l'anecdote !
Aussi évoquons un autre scénario....
Le récepteur ne songea pas franchement à son week-end à lui qui n'était pas à l'ordre du jour à ce moment-là mais pensa plutôt que le Beaujolais nouveau avait frappé. Il avait été fêté le midi. Et visiblement libérait de l'énergie.
Il eut du coup à la fois respect pour cette collègue si vivante qui sortait de l'anesthésie ambiante et de la frustration de la sentir capable de cette vibrance sans l'exprimer la plupart du temps.
Il déplora, du coup, que cette vivance soit l'exception et se prit à rêver qu'elle devint la règle.
La sinistrose, peut-être, lui sauta alors au visage dans sa brûlante actualité et il se prit le taquet ?
Ceci dit, pour revenir cruellement au monde comme il va, je me permets d'ajouter que le fantasme du quinqua clinquant dans son château a du plomb dans le beignet : la susdite vient juste de s'acoquiner avec un trenta qui semble vigoureusement opérationnel :-) Bobonne peut dormir sur ses deux oreilles avec cette collègue qui n'est ni sage ni sobre ni coincée ni timorée. Epanouie ?

Claudiogène : Ne gâchons pas le plaisir en voulant faire mieux. Je rends les armes.
Cet échange tient debout en l'état. Apprécions.

Didier : ;-)

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Commentaires
T
en voilà un autre, ah! qu'il est beau!
C
...le même qui vient sauver la mise. Merci. Du coup, un commentaire ne reste pas seul.
L
Tous, vous entendez : jamais !<br /> <br /> Jamais un billet franchira la minuit suivante sans qu'il y ait ne serait-ce qu'un seul commentaire.<br /> <br /> Dont acte.
Claudiogène
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Claudiogène
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